20 km de Paris pour Baptiste - Une course qui m’a donné des ailes
Mon inscription aux 20 km de Paris a été, de manière assez impulsive, ma première action au lendemain des obsèques de Baptiste au cimetière du Père Lachaise le 5 juillet. Je n'étais pas censé courir cette course. Tout simplement parce que Baptiste devait naître ce jour là, le 13 octobre, ou un jour proche qu'il aurait choisi, au cours duquel j'aurais accompagné ma femme à la maternité et guetté patiemment auprès d'elle l'arrivée de cet enfant tant attendu. Finalement cette course s'est imposée à moi, pour lui, pour sortir de cette période terrible que nous venions de vivre et pour lui rendre hommage, à ma manière.
Nous avions passé plus d'un mois à tenter de comprendre la maladie qui touchait notre fils pour nous amener finalement à prendre, en désespoir de cause, la décision la plus terrible de notre vie. Un mois à accepter progressivement le putsch violent de la mort sur la légèreté d'une vie en devenir.
C'est donc au lendemain de ses obsèques que j'ai recommencé à courir, pour me vider la tête, pour expulser ma rage dans l'effort et éviter d'être envahi par l'idée obsédante de la maladie, de cette injustice. J'ai eu le plaisir de courir accompagné de mon frère, venu d'Italie pour l'occasion, arborant chacun un dossard au nom de l'association Petite Emilie, avec le prénom Baptiste. Evidemment ça donne des ailes d'avoir le nom d'un ange dans le dos. Ca donne une force supplémentaire qui m'a fait tenir et me dépasser. Je n'ai pas cessé de penser à lui durant les longs 20 km de cette course, noyé dans la foule des 20 000 participants. Pensant à tout ce que nous ne vivrons pas ensemble et qu'il aurait mérité de connaître. A plusieurs reprises, j'ai senti le respect des autres coureurs une fois lue la mention spéciale sur notre dossard, faisant subitement silence, parfois nous poussant par leurs encouragements respectueux. J'ai été touché par quelques chuchotements « C'est beau de courir pour ça ! », qui m'ont poussé un peu plus loin en avant. Quelques personnes nous ont interrogés sur ce que représente cette association, tout en continuant de courir.
J'ai au final ressenti beaucoup de fierté de l'avoir fait, même si ce n'est pas évident de s'installer dans un moment festif avec ce dossard funèbre. Mais les causes représentées sur la course sont nombreuses et celle-ci est particulièrement noble. Les gens l'ont compris et respecté, salué. Ça a été pour moi la reconnaissance de l'existence de mon fils, de sa dignité.
Courir m'a aidé à dépasser cette période et à aller de l'avant pour ne pas m'effondrer. Le rôle du père n'est jamais évident. Qu'attend-on de nous ? Quelle place avons-nous ? Comment accepter les émotions qui nous envahissent quand on semble attendre de nous d'aider exclusivement la maman, d'être « fort » ? Au moins ai-je réussi à canaliser positivement ce que je n'ai pas trouvé à exprimer par ailleurs. Je suis fier d'avoir porté haut le prénom de mon fils.
Christophe LEBARBIER
Les 20 ans de l'association, un an après
Le samedi 10 juin 2023 se réunissaient les adhérent.e.s et ami.e.s de Petite Émilie pour...
Actualités d'octobre 2023
18 et 22/ 09 formation aux cimetières parisiens :Le 18 et 22 septembre, Bleueen et Silvia ont...
Actualités de juillet 2023
Fête des 20 ans de Petite EmilieLe 10 juin 2023 s'est tenue la fête des 20 ans de l'association...
Actualités d'avril 2023
Village des Assos JSF 2023 à Issy les MoulineauxLe 30 mars 2023, Morgane s’est rendue au Village...
Assemblée Générale d'avril 2023 de l'association Petite Emilie
Cette année, l’hôpital des Diaconesses a pu accueillir avec grand plaisir dans ses locaux...
Assemblée Générale 2023 de l'Association Petite Emilie
L'Assemblée générale de Petite Emilie se tiendra cette année le Samedi 18 mars 2023 à partir de...