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Historique
Chaque grossesse est unique, chaque établissement a son protocole pour prendre en charge l’interruption d’une grossesse. C’est pourquoi il est important de poser un maximum de questions aux médecins et aux sages-femmes qui s’occuperont de l’interruption médicale de grossesse (IMG) : eux seuls sont aptes à répondre très précisément aux questions des parents. Le texte suivant est juste une base pour dialoguer avec les équipes.
De même lors d’une mort fœtale in utero ou d’une fausse couche tardive, il est important, malgré le choc de l’annonce, d’essayer de poser le maximum de questions sur le déroulement de l’accouchement.
La période entre l’annonce d’une malformation, la décision à prendre relative au devenir de la grossesse, le choix de faire pratiquer une interruption médicale de grossesse (IMG) et l’hospitalisation est souvent très délicate à vivre pour les parents. L’enfant est encore vivant, la mère le sent parfois bouger en elle, le père en a le contact à travers le ventre de sa femme, alors qu’il faut se préparer à sa mort.
Prendre du temps pour préparer cet accouchement est essentiel, même si on a très souvent envie que tout se termine le plus rapidement possible.
Une fois que l’autorisation d’interrompre la grossesse a été accordée par deux médecins d’un Centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (CPDPN) (cf. ci-dessous), des rendez-vous sont prévus pour préparer l’accouchement. Les délais entre les rendez-vous permettent de prendre le temps qu’il faut pour réfléchir et poser toutes les questions souhaitées.
Les parents concernés par un accouchement très prématuré ou une Mort Foetale In Utero peuvent directement passer à la consultation pré-anesthésique.
En France, le recours à une interruption médicale de grossesse n’est pas limité dans le temps. Elle peut être pratiquée jusqu’à la fin de la grossesse.
En effet, décider d’interrompre sa grossesse n’est pas une solution de facilité, mais une décision prise par des parents à un moment donné, dans un contexte donné, en cherchant ce qui est le mieux pour leur enfant et leur famille.
Comme vu au chapitre précédent, sauf risque vital pour la mère, cette décision n’est pas
obligatoire. Lorsque l’interruption de grossesse a été envisagée avec le praticien qui suit
la grossesse et après réflexion au sein du couple, la mère présente la demande auprès du Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal (CPDPN) par l’intermédiaire du praticien. Le centre vérifie que le recours à l’IMG est justifié au regard de l’importance des conséquences pour l’enfant et la famille des malformations détectées et, si tel est le cas, délivre une attestation. Lorsque l’équipe se réunit, un médecin choisi par la mère ou le couple peut être associé à la concertation. Préalablement à la réunion de concertation de l’équipe, la mère ou le couple, peut, à sa demande, être entendu par l’équipe.
La décision des parents doit être fondée sur une connaissance aussi claire que possible
des malformations de leur enfant et des conséquences administratives d’une IMG.
L’équipe du centre pluridisciplinaire est chargée de donner toute information médicale et procédurale sur ces sujets. De plus, depuis la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, les patients ont le droit d’accéder directement à toutes les informations contenues dans leur dossier médical. Ils peuvent également bénéficier auprès du centre pluridisciplinaire d’un accompagnement médical et psychologique afin d’être aidés notamment dans la lecture de ce dossier. Ils peuvent enfin, munis des copies du dossier médical, solliciter un autre avis médical, auprès d’un autre centre pluridisciplinaire ou d’un autre médecin.
Lorsque la vie de la femme enceinte n’est pas en danger, interrompre la grossesse n’est pas une urgence. La plupart des malformations n’entraînent pas de souffrance pour l’enfant tant qu’il est dans le ventre de sa mère et un suivi médical régulier permet de le confirmer.
Le temps entre l’annonce du diagnostic et l’hospitalisation est souvent extrêmement difficile à vivre. Il est nécessaire et permet au couple d’appréhender ce qui va se passer pour eux et pour leur bébé. Néanmoins, il peut s’avérer utile de rencontrer d’autres parents qui ont traversé la même épreuve, de contacter des associations, de parler avec la famille, préparer la fratrie, prévenir l’entourage, comprendre les décisions à venir ainsi que leurs conséquences…
L’IMG est régie par la loi n° 75-17 du 17 janvier 1975 relative à l’interruption volontaire de la grossesse, encore appelée plus communément « loi Veil ».
L’article 2213-1 du code de la santé publique (CSP) précise notamment les modalités d’application de l’IMG et l’époque de la grossesse à laquelle elle peut être pratiquée :
«L’interruption volontaire d’une grossesse peut, à toute époque, être pratiquée si deux médecins membres d’une équipe pluridisciplinaire attestent, après que cette équipe a rendu son avis consultatif, soit que la poursuite de la grossesse met en péril grave la santé de la femme, soit qu’il existe une forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic.[…]»
La loi permet au couple, chaque fois que cela est possible, de participer à la consultation
préalable et à la décision à prendre (dernier alinéa de l’article L 2212-4 CSP).
À l’issue de la consultation, une attestation est rédigée : chacun des médecins en garde un exemplaire, un autre est remis à la mère.
Les informations sur le déroulement de l’IMG seront délivrées par un médecin ou une sage-femme : le couple peut poser les questions qui le préoccupent et exprimer ses souhaits. Il lui est toujours possible de changer d’avis à tout moment.
Il ne faut pas hésiter à rédiger une liste de toutes les questions à poser. Aucune n’est tabou ni morbide, l’essentiel étant de comprendre parfaitement le déroulement de l’IMG.
C’est une visite chez l’anesthésiste, avec une prise de sang et parfois un électrocardiogramme, pour avoir connaissance des antécédents de la mère, des allergies et pour s’assurer que sa condition physique permet une anesthésie.
C’est également l’occasion de s’informer sur les analgésies possibles et leur déroulement (péridurale, rachianesthésie, etc.) : aucune n’est obligatoire, bien que souvent recommandée. Il existe la possibilité d’être « endormie » (anesthésie générale très courte) au moment de l’expulsion du bébé (elle n’est pas obligatoire non plus, c’est vous qui choisissez) mais cela n’empêche pas de souffrir psychologiquement par la suite. De plus, le « travail de deuil » peut être compliqué du fait de ne pas avoir vécu concrètement la mise au monde de son enfant, même mort-né.
Il est toujours possible de changer d’avis entre la consultation et l’accouchement.