Action pour améliorer les lieux de receuillement
Depuis plusieurs années, Petite Emilie a conscience que les lieux de recueillement à disposition des familles qui ont perdu un tout petit, dépourvu de sépulture ou d’urne pour recueillir les cendre sont particulièrement importants. Certaines familles attachent leur pensée à l’enfant disparu sur un objet symbolique : une boite à souvenirs, une photo, un dossier médical… pour d’autres il est nécessaire de se rendre dans un endroit précis, en échos aux rituels qui accompagnent les proches après un décès.
Par différents témoignages, il a en effet été constaté que dans certains cimetières, de très belles initiatives ont vu le jour, participant ainsi à l’apaisement des personnes endeuillées. Pour d’autres, soit rien n’existe, soit l’espace existant n’a pas fait l’objet d’un travail de réflexion, et cela laisse à voir un lieu parfois dépourvu de toute dignité.
Nous avons imaginé que l’on pouvait tenter de recenser les lieux de recueillement existants, en sensibilisant ainsi les municipalités à ce sujet, tout en proposant le soutien de l’association s’il y avait une volonté de la commune d’améliorer ou de créer un tel lieu.
L’équipe de Petite Emilie avait déjà en 2011 pour projet d’engager un travail auprès des mairies pour les sensibiliser à l’importance de ces lieux. La communication nécessaire dans ce cadre étant coûteuse, des subventions publiques ont été recherchées, mais les dossiers se sont malheureusement perdus dans les méandres des ministères en cours de remaniement suite aux échéances électorales. La fondation des Pompes Funèbres Générales a alors été sollicitée en juin 2014 et a formulé son accord pour une subvention en octobre, qui nous a permis de démarrer l’action.
Au même moment où nous étions prêts à envoyer les courriers aux mairies, des questionnements ont été soulevés au cimetière parisien de Thiais concernant le lieu de recueillement. Des familles mécontentes du sort réservé aux objets personnels déposés au jardin du souvenir, se sont tournées vers la presse, et Petite Emilie. Pour mieux en comprendre le fonctionnement, Adeline a participé à une réunion avec la conservatrice du cimetière, et le responsable des services funéraires de la ville de Paris. L’équipe du cimetière s’est montrée désireuse d’améliorer le lieu de recueillement proposé aux familles, tout en respectant la législation en vigueur, interdisant le dépôt d’objets personnels. Pour cela, le concours de Petite Emilie a été sollicité, afin notamment de prendre en considération au mieux les besoins des familles.
C’est donc pour proposer des idées émanant d’un panel de parents, que nous avons choisi de nous adresser aux adhérents de l’association. Il nous a semblé judicieux de leur permettre de participer à ce projet, qui a été validée dans le cadre du programme d’actions lors de l’assemblée générale 2014. Un questionnaire a été mis en œuvre et diffusé aux adhérents, par courriel. C’est l’occasion pour chaque adhérent, de pouvoir décrire le lieu de recueillement existant près de chez lui, et aussi d’émettre des souhaits ou des réserves sur ce qui pourrait être mis en place.
Ainsi, Petite Emilie se propose d’être le relais de la voix des parents endeuillés, vers les municipalités qui souhaiteraient créer ou améliorer un lieu de recueillement.
Sur le plan technique, il s’agit d’un projet d’envergure pour une association telle que la nôtre.
En ce qui concerne l’enquête auprès des mairies, les recherches de financement nécessitent d’abord de trouver les sources les plus porteuses, de constituer des dossiers étayés, de suivre leur étude et pour cela relancer les organismes destinataires. La construction du projet a été déterminante pour tout cela, s’appuyant sur quelques expériences locales, l’émergence d’un besoin pour un certain nombre de familles, et l’envie pour l’association de contribuer à l’amélioration de ce qui peut déjà exister. Pour sa mise en œuvre, il a fallu réfléchir à qui s’adresser pour rester pertinent, par quelle voie de communication, avec quels outils pour présenter au mieux l’association et aussi construire un questionnaire simple, et ouvert, mais dont le dépouillement puisse être réalisable. Le choix d’un envoi par courrier aux 2098 communes de plus de 5000 habitants a nécessité la mise à contribution d’une main-d’œuvre bénévole exceptionnelle pour la mise sous pli, qui s’est réunie dans la bonne humeur au domicile de la présidente de l’association.
Pour le sondage réalisé auprès des 172 adhérents, un questionnaire a également été construit, là encore le plus ouvert possible, laissant la place à l’expression des besoins. Pour permettre une plus grande réactivité, et une collecte des informations facilitées, un formulaire en ligne a été diffusé par voie de messagerie électronique.
Une grande réactivité a été montrée tant par les mairies que par les adhérents. Il est à noter que ce type d’enquête n’a aucun caractère obligatoire et repose entièrement sur le volontariat des destinataires. A ce jour, le taux de réponse est de 25 % des communes ciblées, et de 16% des adhérents destinataires du questionnaire.
La majeure partie des municipalités ont exprimé le fait qu’aucun lieu de recueillement spécifique au deuil périnatal n’existe sur leur territoire, même si parfois, un jardin du souvenir peut être utilisé pour la dispersion des cendres, quel que soit l’âge du défunt. D’autres ont souligné la présence d’un espace dédié à l’inhumation des enfants. Plusieurs communes ont démontré leur intérêt pour le sujet, soit en demandant à recevoir le livret de Petite Emilie, soit en sollicitant un soutien pour la création d’un lieu de recueillement, ou encore en expliquant de manière détaillée ce qui a été réalisé pour proposer aux familles un lieu digne et apaisant, propice au recueillement. Certaines communes ont même formulé une demande de rencontre à l’attention de la présidente de Petite Emilie.
Tous les adhérents qui se sont exprimés ne connaissent pas forcément un lieu de recueillement à proximité de leur domicile. On peut supposer qu’une part d’entre eux n’ont pas ressenti le besoin de ce recueillir sur un tel lieu, parce qu’ils ont la possibilité ou l’envie de faire autrement (auprès d’une tombe pour les enfants inhumés, devant une urne pour ceux ayant recueilli des cendres, avec une boite de souvenirs…). Toutefois, les expériences qui nous ont été partagées démontrent comment de belles réalisations sont proposées dans certains cimetières.
Ces deux sources d’informations et d’expériences nous donnent d’innombrables pistes de travail à proposer aux équipes des cimetières qui le souhaitent.
Toute l’équipe de Petite Emilie remercie chaleureusement tous les contributeurs de ce projet, à commencer par la fondation PFG, et aussi toutes les personnes bénévoles (qui ont rédigé les courriers et questionnaires, mis sous pli les envois, dépouillé les réponses…) ainsi que les adhérents ou les agents des mairies qui ont pris un peu de temps pour améliorer ce qui peut être proposé aux familles dans les cimetières.
Nous réfléchirons ensuite, lorsque l’agenda associatif sera un peu moins chargé, à la manière dont nous pourrons partager les informations recueillies avec les familles intéressées.
Clarisse
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