Les mots pour le dire
Il y a ses mots pour le dire, il y a ici mes quelques mots pour le dire.
Il y a eu ces mots qu’elle a trouvés le 11 mars 2004 pour dire à cette femme qui venait interrompre sa grossesse qu’elle allait donner naissance à un bébé, à son fils, au frère de ses aînés. Ces mots ont changé le parcours de deuil de cette femme.
Il y a ces mots qu’elle sait dire à une équipe de maternité pour que la péridurale soit un préalable indispensable à une interruption médicale de grossesse.
Il y a ces phrases qu’elle sait formuler pour que des étudiantes sages-femmes se débarrassent de leur culpabilité d’un accompagnement qu’elles pensaient maladroit ou trop douloureux à porter. Toutes ces jeunes femmes qu’elle croise en prenant son bâton de pèlerin pour dire avec des mots l’indicible autour du deuil périnatal : le foeticide, la présentation du corps, la description physique des pathologies, les attitudes, les larmes, la courbe du deuil, la grossesse suivante, le suivi psychologique, les groupes de paroles.
Tous ces mots qu’elle distribue autour d’elle et qui font que le ressenti des parents autour d’un deuil périnatal est traduit en langage de professionnels, pour des professionnels. Pour que son métier ait du sens peut-être, mais je crois surtout parce qu’au fond d’elle, elle est animée par un sens de l’autre exceptionnel. Pour que chaque histoire vécue par des parents qui perdent un bébé mort avant de naître puisse prendre du sens dans leurs vies, et les accompagner pour une vie à nouveau heureuse.
Avoir le sens de l’autre, c’est avoir au fond des tripes la conviction que l’autre est plus important que soi-même. Avoir la conviction que ces parents qu’elle accompagne autour d’un deuil périnatal sont des êtres exceptionnels à un moment donné, dans un contexte donné. Au moment où elle est avec eux. Avant, pendant et après l’accouchement. Avoir la conviction que chaque mot prononcé, chaque geste pratiqué, chaque attitude avec eux aura du sens dans leur histoire. Et elle le fait du mieux qu’elle peut, avec générosité et humilité.
Non ce n’est pas facile, non ce n’est pas donné à tous. Alors elle a su aussi trouver les appuis nécessaires et l’entourage affectif qui permettent que ces aventures partagées restent celles des parents qui la vivent et ne deviennent pas la sienne. C’est là qu’elle se ressource, et qu’elle se remet en question, pour être encore plus là, pour les autres.
Je connais ses fous rires, je connais sa fatigue, ses larmes et ses doutes, je connais aussi ses silences quand les mots sont inutiles et que le regard suffit, toujours plein d’empathie et de générosité. Mais je ne connais pas toutes les familles qu’elle a rencontrées et qu’elle rencontrera, toutes ces équipes pluridisciplinaires et ces étudiantes sages-femmes. Ce dont je suis convaincue c’est qu’ils auront une vraie chance de la croiser sur leur route.
Merci Laurence.
Cécile
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