Les portraits des sages-femmes bénévoles en 2015 (suite)
Sophie
Je suis maman de 2 enfants de 5 et 9 ans, sage-femme depuis 2004, je travaille maintenant en libéral. J’ai travaillé dès le lendemain de mon diplôme dans une maternité de niveau 3 et je me suis retrouvée très rapidement à accompagner des couples au cours d'une IMG... trop rapidement
Pendant mes études je n'avais pas vraiment été confrontée à cet accouchement si particulier. J'avais suivi des femmes de plus ou moins loin, parce que ça fait partie de notre formation mais qu'en réalité on nous en écarte assez souvent. Pourquoi ? Certainement pour nous protéger mais aussi sûrement parce que ce n'est déjà pas facile pour la sage-femme alors si en plus elle doit gérer l'étudiante sage-femme... J'avais donc assisté une fois à la prise en charge du bébé après la naissance, j'avais accompagné un ou deux couples mais je n'étais pas prête pour me lancer seule, je ne savais pas ce qu'il fallait dire et surtout ne pas dire, faire et surtout ne pas faire.... Bref je n'étais pas prête ! Et pourtant très rapidement dès mes premières gardes, un matin en salle de naissances il y avait une femme qui venait pour une IMG. La sage-femme qui travaillait avec moi m'a "gentiment" attribué cette patiente et hop débrouille toi. Il a fallu que je me lance. Je ne sais pas si j'ai été à la hauteur mais je l'ai fait. Je garde dans mes souvenirs un grand sentiment de solitude ce jour là où j'aurai aimé qu'on me dise : on va le faire ensemble, je vais t'accompagner et t'expliquer comment on fait, ce que l'on dit... pour ne pas que tu te plantes et que tu laisses des blessures à jamais à ces parents.
Par la suite j'ai fait une formation sur l'accompagnement du deuil périnatal et là tout a changé. J'ai compris que je pouvais tout dire, tout proposer, tout accepter tant que l'on était dans le dialogue et l'écoute, que tout était possible ! Que je ne devais pas avoir peur de proposer aux parents de prendre leur bébé dans les bras, de faire des photos, de le présenter à la famille.... Je ne peux expliquer ce que cette formation m'a apporté tant elle m'a apaisée. Ensuite j'ai pris plaisir (si je peux me permettre l'utilisation de ce mot dans ce contexte) à accompagner les couples vivants une IMG en ayant pour objectif de pouvoir vivre au mieux ce douloureux moment de leur vie et si possible en faire un beau souvenir.
Plus tard, dans une autre maternité, nous avons mis en place un groupe de travail sur la prise en charge des IMG. Notre réflexion s’est portée sur l’aspect médical mais sur la dimension humaine.
Nous avons convié une adhérente de l'association Petite Emilie pour travailler ensemble et prendre en compte son avis de maman confrontée à l'IMG. C'est comme ça qu'elle m'a ensuite proposé d'accompagner un parent en binôme lors de formations auprès de professionnels et d'étudiants. Ma participation est maigre. Une fois par an, j'interviens dans une école de sages-femmes, mais j'ai accepté parce que je voudrais que les futures sages-femmes puissent exercer au mieux leur accompagnement de la naissance auprès de toutes ces familles qui vivent un moment si particulier ce jour-là. Libéré des clichés, de nos peurs, de nos propres idées que l'on se fait sur l'accompagnement de la mort, on peut ensuite mieux accompagner les autres. Savoir tout ce que l'on peut proposer comme souvenirs, comme parole, comme gestes est très rassurant. Ce jour-là est unique il ne faut pas le louper !
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