Petite Emilie : à l'honneur !
Pour cette lettre d’information à la suite de l’assemble générale, on voudrait mettre à l’honneur le travail de l’équipe de notre association afin que vous puissiez mieux nous connaitre et peut être vous investir davantage et vouloir participer à nos actions.
Petite Emilie est composée des 8 membres du conseil d’administration (bénévoles) et d’une dizaine de bénévoles qui nous soutiennent et nous aident dans nos activités.
Certains membres de l’équipe vous racontent ci-dessous leur activité récurrente, parfois quotidienne ; leur ressenti, leurs émotions, difficultés, succès …
Silvia : la lettre d'information
Une Lettre d’information de Petite Emilie, commence toujours sur mon scooter ou pendant que je cuisine ou sous la douche. Dans ces moments de solitude et tranquillité relative : je pense, je creuse, je cherche… le thème de fond.
Et quand j’ai le sujet principal, c’est là que commence mon travail d’organisation d’abord, de rédaction ensuite.
Un email aux filles, « me revoilà… » pour leur proposer l’argument, le planning, le qui fait quoi... les professionnels à contacter, les témoignages à trouver...
Les échanges entre nous et avec les personnes qui vont contribuer à la NL sont toujours la partie la plus compliquée à gérer, mais aussi la plus intéressante.
Recevoir en première lecture le ressenti de parents qui témoignent, convaincre les professionnels qu’on estime et qui nous ont peut-être aidés dans le passé à nous donner un texte et un peu de leur temps, c’est parfois difficile mais enfin surprenant. Souvent ces lectures me permettent d’approfondir et questionner mon ressenti sur le thème en question.
L’idée que j’avais en tête sur mon scooter, dans ma cuisine ou dans ma baignoire, a fait son chemin.
En fait, cette idée, qui pour quelque heure était la mienne, est enfin la nôtre : du moment que je la partage elle s’enrichit de toutes les personnes qui l’accompagnent, et puis des toutes celles et ceux qui la lisent. Et ça c’est génial !
Toujours questionner, creuser, analyser, raconter ; pour au final essayer de permettre aux lecteurs de la lettre d’information de se sentir accompagnés : que ce soit des familles endeuillées ou des professionnels à la recherche de réponses ou questions … Toujours avec un mot en tête, un mot que j’ai vraiment appris grâce à mon travail auprès de Petite Émile : la bienveillance.
Valérie (et Marion) : La boite courriel de Petite Emilie
Répondre aux mails reçus sur la boite petiteemilie@petiteemilie.org
Je partage à tour de rôle la prise en charge de la boite mail de l’association. A cette adresse je reçois principalement des mails de familles qui viennent d’apprendre que leur bébé est malade ou qui viennent de perdre récemment leur tout petit. Ces familles me demandent le livret édité par l’association ou des renseignements divers concernant leur deuil et sa prise en charge. Je suis aussi sollicitée par des professionnels principalement pour la mise en place de formations, pour notre participation à des congrès, et pour l’achat des outils produits par l’association Petite Emilie.
Je tiens toujours à répondre dans les plus brefs délais afin qu’aucune famille ne reste seule dans l’attente d’une réponse face à ses questions, ses doutes, ses peurs dans une période si difficile. Je demande parfois davantage d’informations pour apporter une réponse plus complète et personnelle. Il arrive parfois que j’aie besoin d’un délai pour formuler une réponse : je partage les messages auxquels je n’ai pas l’habitude de répondre pour trouver la réponse la plus juste possible. Je m’engage régulièrement dans cette tâche car je ne peux que très rarement assister aux congrès pour représenter l’association.
Laurence : les formations
J'ai été recrutée en 2005 par l'association Petite Emilie avec pour principal objectif de sensibiliser et/ou former les étudiants sages-femmes afin qu'ils soient prêts (autant qu'on peut l'être) à accompagner les patients touchés par un deuil périnatal. En tous cas, qu'ils soient plus prêts que j'ai pu l'être à la fin de mes études. J'avais étudié les causes d'interruptions de grossesse et le sujet de la mort fœtale, j'avais entendu quelques notions de psychologie sur le lien mère-enfant, l'attachement et l'ambivalence liée à la grossesse mais je me suis trouvée tellement dépourvue quand j'ai dû présenter « mon » premier fœtus à ses parents que j'ai accueilli cette proposition comme une évidence qui donnait d'un coup un sens encore plus profond à mon travail de sage-femme.
Alors je me suis lancée dans ce grand projet avec le module de formation que j'ai découvert déjà bien complet, convaincre des sages-femmes de participer et aussi surtout convaincre des mamans de l'association de participer pour former ce fameux binôme, cette spécificité qui nous caractérise et qui met en avant la parole des parents.
Il a donc fallu former et préparer les mamans bénévoles, faire la promotion de notre projet petit à petit, envoyer des courriers, établir des contacts, faire du lien, convaincre les écoles de sages-femmes de nous faire confiance, puis les équipes de maternité, les PMI, les équipes de la caf, aujourd'hui les personnels des services funéraires.
Au cours de ces séances de formation, je laisse un maximum de place à mon binôme parce que les professionnels ont toujours un grand intérêt pour ce que les parents peuvent leur apporter. Mon état de sage-femme me fait veiller constamment à mon binôme et à l'émotion qui pointe souvent son nez. Je connais leurs histoires et leurs parcours, pour y avoir été mêlée quelques fois. Je les côtoie depuis plusieurs années au sein de Petite Emilie et je sais qu'elles sont capables d'entendre et de dire, au nom des nombreux parents endeuillés.
Tous les groupes qui nous ont accueillis ont toujours été bienveillants et respectueux de leur parole et de leur démarche. À la fin de chaque séance, nous repartons toujours fatiguées d'avoir transmis ces émotions et heureuses de la dynamique de groupe et de l'enthousiasme que nous avons suscités.
Avant même l'apparition du « patient-expert » qui se développe aujourd'hui, nous avions la certitude d'être sur le bon chemin en misant sur l'impact de la parole des parents sur les pratiques professionnelles.
Il subsiste néanmoins le fait que cette activité bénévole de ma part mériterait beaucoup plus de temps matériel, pour former des binômes, trouver des dates de formation, répondre de façon plus rapide aux sollicitations, recruter d'autres sages-femmes bénévoles, des parents volontaires, proposer notre module de formation à d'autres catégories de professionnels, les internes en obstétrique, les personnels de la CPAM, de la CAF.
Evelyne : Le secrétariat
Je suis retraitée, secrétaire de l’association depuis maintenant 3 ans. Il était important pour moi de trouver à cette époque une activité où je pouvais donner un peu de temps et de moi-même. Je me suis donc investie au sein de l’association Petite Emilie où mon travail est varié.
Ma principale activité consiste à prendre en charge les commandes avec mise à jour du stock (je gère le stock de tous nos outils), les enregistrer dans un tableau (données personnelles, diversité de la commande, montant, frais de port, etc…), établir une facture et envoi postal.
Je gère également toutes les adhésions (ou dons) reçues par courrier ou via HelloAsso (internet). Toutes les adhésions sont répertoriées dans un fichier avec enregistrement des données personnelles. J’adresse un courrier de remerciement à chaque nouvelle adhésion.
Afin de faire connaître l’association auprès des différents professionnels de santé, l’association participe à des congrès et j’ai la charge de réserver les stands pour y participer et de tenir à jour un tableau retrouvant tous les congrès nous intéressant.
La dernière activité importante qui m’incombe consiste à gérer les conseils d’administration et l’assemblée générale. Pour les conseils d’administration, je communique la date aux membres du CA de l’association avec l’ordre du jour (établi en commun accord avec la Présidente) et je rédige le procès-verbal. L’assemblée générale demande un peu plus d’investissement et de travail : rédaction de la convocation à adresser à tous les adhérents, du reçu de dons aux œuvres et préparation du tableau d’émargement (doit être signé par chaque participant à l’assemblée générale). Je dois également rédiger le procès-verbal qui sera communiqué à chaque membre du bureau (présidente, vice-présidente et trésorière).
Il est vrai que ces tâches sont assez « rébarbatives » et répétitives mais je sais aussi qu’elles sont essentielles quant au bon fonctionnement de l’association.
Depuis 3 ans de présence au sein de Petite Emilie, je n’ai jamais eu de regret de mon investissement, même si c’est à petite échelle, et chaque personne rencontrée dans l’association m’a beaucoup apporté sur le plan émotionnel et m’a permis de grandir.
Clarisse : Les congrès
C’est le conseil d’administration qui définit les congrès pour lesquels l’association sera représentée par un de ses membres. Avant la tenue de l’événement, il est nécessaire de s’organiser. Le plus souvent, les congrès se déroulent sur un ou plusieurs jours de semaine. Lorsque je représente Petite Emilie lors de ce type d’événement, je dois poser des congés ou RTT.
Lorsque le lieu du rassemblement est un peu éloigné, il est nécessaire de prévoir le trajet en train, voire l’hébergement sur place. J’informe mon mari le plus tôt possible, pour que les dates ne coïncident pas avec un de ses déplacements professionnels, afin que la présence auprès des enfants soit assurée. Sans compter qu’avant le départ vers le lieu du congrès, il faut rassembler le matériel nécessaire : le kakemono (outil de présentation verticale, sur enrouleur), suffisamment de livrets, livres pour enfants, dépliants… à distribuer et vendre sur le stand de l’association, le tout dans une valise assez solide pour emmener quelques bons kilos de papier.
Un congrès, c’est un moyen de se former pour les professionnels de santé. C’est donc des temps de conférences, d’ateliers, ponctués par des temps de pause. C’est là qu’ils sont disponibles pour aller rencontrer les exposants. Parmi les exposants, les associations se font plus rares, au milieu des entreprises commerciales (alimentation infantile, médicaments, appareils de monitoring…). N’oublions pas que les professionnels de santé viennent pour se former, et pas nécessairement pour leur intérêt porté à la cause du deuil périnatal. C’est donc dans les moments de pause qu’il est important d’être disponible, pour présenter les actions de l’association à ceux qui ne la connaissent pas ou peu, pour engager un échange à partir d’un besoin particulier, d’une expérience vécue avec un couple, une patiente, proposer les actions de formation, les publications de Petite Emilie. Sur notre stand, on ne distribue pas de gadgets, de jolis tote bag ou des stylos de toutes les couleurs mais au mieux, quelques bonbons (faut pas se le cacher, parfois, ça aide à amorcer un contact) et des outils (livret, plaquette… Léa n’est pas là…).
Ce sont des journées intenses, au rythme inégal. Il faut s’occuper pendant les conférences (mon tricot déclenche souvent un sourire) et redoubler de dynamisme dans les moments de disponibilité des congressistes. Je rentre souvent fatiguée de ces journées, avec un sentiment de satisfaction pour Petite Emilie, lorsque de belles rencontres s’y sont réalisées.
Aline (et Justine) : La modération du Forum
Le forum, c’est –à vue d’œil– entre 15 et 35 nouveaux messages par jour, plus ou moins longs, plus ou moins lourds. La modération, c’est vérifier que la charte du forum est bien respectée (pas de noms de médicaments, pas d’insultes, pas de noms de professionnels, …), repérer si un membre se trouve dans un état de détresse particulier (afin de l'orienter vers un soutien adéquat) et s’assurer que la bienveillance est toujours présente.
Dans l’idéal, je me connecte une fois le matin (j’ai l’opportunité de le faire sur mon lieu de travail mais chut, ne le dites pas à mes employeurs), et une fois le soir, en rentrant après ma journée, ou après manger, ça dépend de mes activités et mes disponibilités. Il m’arrive de me connecter une troisième fois dans l’après-midi lorsque l’affluence est importante.
Ceci, 7 jours sur 7. Lorsque je pars en vacances j’en averti les autres modératrices pour être sûre que quelqu’un sera présent pour modérer. Il nous faut toujours au moins une personne pour faire ce travail, mais il est idéal d’être à plusieurs pour pouvoir être plus réactif et ne rien rater. Il y a également des périodes clefs pour le forum : les fêtes de fin d’année, la fête des mères et la journée internationale de sensibilisation au deuil périnatal.
Je lis donc plusieurs fois par jour tous les nouveaux messages postés. J’ai une lecture scolaire : je lis tout dans « l’ordre » en suivant les différents espaces du forum. Si la charte n’est pas respectée, j’utilise les outils de modération à ma disposition pour modifier, déplacer ou supprimer un message. Si je vois des messages/échanges questionnant, j’envoie un mail à mes camarades modératrices pour en discuter et voir comment agir. Il nous arrive donc parfois d’envoyer un message privé à une personne parce que nous la sentons en difficultés, ou car ses interventions ne sont pas forcément bienveillantes (ceci nous arrive de manière exceptionnelle).
Nous avons décidé que le forum était un espace interdit aux professionnels. C’est une chose très importante et nécessaire. Etant psychologue, je n’interviens donc jamais. Il est souvent difficile pour moi de ne rester qu’observatrice. Il est également parfois fatiguant psychiquement de lire tous les jours le forum, mais c’est important. Il y a aussi de bons moments où je suis admiratrice de la force des membres du forum, de leur bienveillance et de l’aide qu’ils s’apportent. De plus, je suis toujours contente quand une des membres nous annonce une naissance. C’est étrange d’avoir suivi tout son parcours, sans jamais avoir échangé avec elle.
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